Noguchi, sculpter le monde. Du Queens à Lille.

Grande découverte pour moi que celle du musée Noguchi à Queens ! Ce musée jardin, pensée par Isamu Noguchi lui-même réside étonnamment en face d’un gros Costco (immense centre commercial fascinant mais qui tuerait sur place instantanément n’importe quel écolo-conscient). Ni connaisseur, ni fan de sculpture, comment ne pas être happé par la sérénité et la puissance des œuvres qui s’y trouvaient ? Je ne ferai pas de critique artistique, j’en serais bien incapable, je vous laisse plutôt découvrir les photos prises à New York et plus récemment au LaM de Lille. J’espère qu’elles permettront de rentrer dans l’univers foisonnant de cet artiste dont je suis tombé en amour.

Fils d'une mère écrivaine américaine et d'un père poète japonais, Isamu Noguchi passe son enfance au Japon et son adolescence aux États-Unis.

Après une formation artistique, il part vivre à Paris en 1927 où il devient l'assistant du sculpteur roumain Constantin Brâncusi.
Vivier de la jeune création, la capitale lui permet de fréquenter des figures de l'avant-garde, en particulier les Surréalistes, l'École de Paris et les artistes américains expatriés tels qu'Alexander Calder. 

Si la France constitue un point d'ancrage tout au long de sa vie, Noguchi n'a de cesse de voyager et de se nourrir des pays qu'il traverse et des personnes qu'il rencontre. Que ce soit auprès de l'architecte Richard Buckminster Fuller, du maître de la calligraphie chinoise Qi Baishi ou encore de la chorégraphe Martha Graham, sa curiosité l'amène à expérimenter divers médiums, lui permettant d'accéder au statut d'artiste "total".

Bénéficiant d'une reconnaissance importante dans l'Amérique des années 1950, Noguchi participe à des expositions iconiques dont le LaM rejoue, au sein de son parcours, certaines des plus marquantes. 

Affecté par les drames de son époque et le racisme qu'il subit, tant au Japon qu'aux États-Unis, Isamu Noguchi conçoit la création comme une quête identitaire et un acte social permettant de tisser des liens entre les individus.
En 1941, suite à l’attaque de Pearl Harbor, l’artiste se fait volontairement interner à Poston, l’un des plus importants camps de détention de Nippo-Américains, en Arizona. Là-bas, il envisage d’améliorer les conditions de détention des prisonniers en proposant des projets de parc et de zone de loisirs.
Mais c’est en réalité dès les années 1930, grâce au volet du New Deal soutenant les artistes, que Noguchi commence à s’intéresser à l’espace public et au paysage.
Il conçoit alors des édifices et monuments qui modèlent l'urbanisme et anticipent son travail sur l'environnement et l'art des jardins dont son Jardin de la Paix, conçu pour le nouveau siège de l'UNESCO à Paris, est l'un des exemples les plus remarquables.

Outre l'espace public, Noguchi s'intéresse également au design et aux objets utilitaires. Il est notamment l'inventeur des célèbres lampes Akari, icônes mondiales du design.
Élargissant sa pratique, il imagine également de nombreux objets pour le quotidien tels que des babyphones ou des prototypes de voitures aux lignes futuristes. 

"Je n'ai jamais souscrit à l'idée que les sculptures ne sont que des sculptures et n'ont rien à voir avec un outil. Martha les utilisait comme outils symboliques ou gestuels. Elles étaient une extension de son corps."  Noguchi.

Source : site du LaM

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